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Le voyage solo au féminin ? Vous avez été plusieurs lectrices à me poser des questions concernant le voyage en solo, et particulièrement voyager en solo quand on est une fille. Comme je ne suis pas le mieux placé pour y répondre en détails (et non, je ne suis pas une fille), j’ai préféré laisser la parole à deux grandes voyageuses/blogueuses françaises qui voyagent en solo.
Interview – Le voyage solo au féminin
Alors voyager en solo quand on est une fille, c’est possible ? Bien-entendu !
J’espère qu’elles répondront à vos interrogations et vous aideront à franchir ce pas du voyage qui vous parait difficile, qu’elles vous motiveront et vous montreront que cela est bel et bien possible. À la fin de l’interview, n’hésitez surtout pas à partir lire leur blogs remplis de conseils pour les voyageuses solo au féminin.
Lucie et Jenny voyageant séparément, elles ont chacune un blog. J’ai désiré faire une interview commune pour vous proposer deux points de vue différent (et identique à la fois) sur le voyage solo au féminin.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Lucie : Hello ! Moi c’est Lucie, j’ai 30 ans, je suis blogueuse de voyage sur Voyages et Vagabondages et nomade digitale sur les routes du monde à plein temps depuis 4 ans. Je suis aussi « serial-expat » et j’ai vécu en Suède, au Canada, au Royaume-Uni, en Argentine et au Japon… avant mes 30 ans !
Jenny : Je m’appelle Jenny, j’ai 32 ans, je tiens le blog JDroadtrip – Voyager au féminin et ça fait 8 ans que je voyage en solo à travers le monde. Je vais où le vent me mène sans décider où je serais dans 3 mois, je me laisse vivre et c’est ça le plus important !
Depuis combien de temps voyagez-vous en solo et comment s’est déroulée votre première expérience de voyageuse en solo ?
Lucie : Je voyage en solo depuis que j’ai 19 ans, donc il y a à peu près 11 ans. Je suis partie vivre un an en Suède en Erasmus, dans une petite ville et j’en ai profité pour faire quelques week-ends en solo dans le pays et notamment à Stockholm pour Noël. Cela s’est super bien passé, j’ai rencontré deux Mexicains dans mon dortoir vide de 17 personnes et on a vécu un Noël atypique, ensoleillé et magique. Ensuite, j’ai fait plusieurs expatriations en solo, des week-ends de-ci, de-là, pendant plusieurs années, mais je pense que mon premier vrai voyage en solo était mon tour du monde de 15 mois, qui s’est aussi très bien passé 🙂
Jenny : Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas choisi au départ de voyager en solo. C’est lors de mon PVT en Australie, je suis partie avec deux personnes et au bout de deux mois, je me suis retrouvée toute seule, car ils étaient rentrés en France. Je pouvais enfin faire ce que je voulais sans avoir quelqu’un qui dépende de moi et que je dépende de lui. Nos adieux à l’aéroport étaient bizarres, mais j’avais l’impression d’avoir un poids en moins.
Je suis ensuite restée 3 mois toute seule en Australie et c’était un grand soulagement pour moi. C’est à ce moment-là que j’ai compris que je préférais voyager en solo plutôt que d’être accompagnée, c’était une vraie révélation.
Suite à cette expérience, une fois rentrée en France, je suis partie 1 mois en Europe en train. Cette fois, c’était une totale décision de ma part et j’ai pu gérer la préparation, ce que je voulais voir, s’il y avait un problème, je pouvais m’en prendre qu’à moi même et trouver une solution pour m’en sortir. Ce voyage n’a fait que confirmer mon envie de voyager en solo.
Quel a été l’élément déclencheur de votre départ ?
Lucie : Je rêvais de voyager depuis toute petite, je lisais des livres et m’imaginais vivre des aventures extraordinaires. Petite, je n’ai principalement voyagé qu’en France avec ma famille et je suis donc partie dès que j’avais l’âge, un peu d’argent et la possibilité de le faire, pour voir si cela me plaisait vraiment. Pour le tour du monde, c’est un rêve que j’ai mis trois ans à imaginer et à financer. J’ai pris la décision le premier jour de mon premier emploi et je n’ai plus jamais regardé en arrière. Il y a des rêves qui ne peuvent pas attendre.
Jenny : Si je dois parler du PVT en Australie, clairement je ne savais pas où j’allais, je suivais juste mon meilleur pote dans cette aventure. Je finissais mes études en alternance et je n’avais rien de prévu, pas de contrat derrière donc j’ai sauté sur cette occasion sans savoir que ça allait réellement changer ma vie.
Sachant que je ne vivais pas cette expérience seule (PVT en Australie), quand j’ai pris la décision ensuite de partir en train en solo, j’avais besoin de confirmer que j’étais prête à ce type d’expérience, que je pouvais m’en sortir seule, je voulais connaitre mes limites et mes capacités à gérer une situation sans personne.
Comment ont réagi votre famille et vos amis à l’annonce de votre départ ?
Lucie : Pour ce qui est de mes études et expatriations ici et là, ma famille et mes amis ont toujours trouvé cela très chouette et enrichissant et ils ont toujours cru en moi, m’ont soutenue et étaient fiers de moi. Lorsque j’ai annoncé que je partirais en tour du monde quelques années plus tard, ils ne m’ont pas cru. Je viens d’un milieu où les gens pensent que ce n’est pas réalisable financièrement parlant. Lorsque cela s’est mis en place, je pense qu’ils se sont un peu trouvés de court, devant le fait accompli. Je crois qu’une de mes premières étapes en Colombie les as beaucoup stressé, mais qu’après ils étaient plus sereins. Ils ne m’ont jamais dit avoir peur pour moi, mais j’imagine qu’ils le gardent pour eux.
Jenny : Mon expérience en Australie ne s’est pas bien passée, car ils estiment que j’étais partie avec des gens qui n’étaient pas prêts donc mes proches m’encourageaient à partir seule. Ils ont vite pris l’habitude à ce que je sois sur les routes par la suite.
Après concernant mon PVT en Australie, je dois avouer que mes amies ont pris conscience de mon départ quelques jours avant seulement, alors que moi, je pleurais 3 mois avant de partir et ça les faisait marrer. Certaines personnes de mon entourage n’ont pas très bien vécu ce départ, j’avais des relations très fusionnelles donc la séparation était un déchirement. Je ne regrette rien et si c’était à refaire, sans hésiter !
Quel a été l’un des meilleurs moments et l’un des pires moments de votre vie de voyageuse solo ?
Les pires moments :
Lucie : Commençons par le pire. Le décès de ma maman. J’ai appris que c’était la fin alors que j’étais au fin fond du Paraguay en train de fêter mon anniversaire. J’ai pris le premier vol, mais je suis arrivée trop tard après 40h de voyage. Je suis repartie un mois plus tard et les mois de deuil ont été rudes. Globalement, gérer ce genre de situations, la maladie, le deuil etc. en solo, c’est très dur.
Jenny : C’est quand je tombe malade, ce n’est jamais sympa de vivre ce genre de chose loin de chez soi et loin de ses proches. Je suis une très mauvaise malade, très désagréable, et personne ne peut m’approcher donc quand je dois vivre ça en voyage, je dois impérativement avoir un mental d’acier.
Quand je voyage avec quelqu’un aussi, c’est une vraie angoisse. Je ne suis jamais tombée sur quelqu’un qui à la même vision que moi et plus le temps passe, plus je déteste qu’on dépende de moi en voyage sous prétexte que j’ai l’habitude d’être sur les routes. C’est un poids d’avoir quelqu’un avec moi, surtout quand la personne ne parle pas anglais, ne sait pas s’organiser… j’ai hâte d’être à nouveau seule.
Les meilleurs moments :
Lucie : C’est difficile de choisir un moment dans toute une vie de voyages en solo, mais je dirais sans doute, lorsque j’ai aperçu la terre gelée de l’Antarctique pour la première fois. Un grand rêve se réalisait et je sentais que tout était possible.
Jenny : Je crois que c’est toutes ces rencontres que je peux faire lorsque je voyage. Pas une en particulier, car elles m’ont toute apportée. Disons que ce genre de moment me fait grandir et me rendre compte que parfois j’ai tendance à me compliquer la vie alors que les choses les plus simples sont les meilleures donc j’apprends à m’en contenter. Et grâce à tout ça, j’essaye au quotidien de relativiser très vite et je passe vite à autre chose. Le voyage a changé ma vie donc clairement, c’est ça le meilleur !
Qu’est-ce que ce mode de voyage vous a apporté et qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le fait de voyager seule ?
Lucie : J’ai énormément changé avec le voyage en solo et d’autres traits de caractère se sont renforcés. Je suis devenue hyper sociable et bien moins timide, mais d’une autre manière, je suis beaucoup plus solitaire et ermite d’autres fois. Je suis farouchement indépendante et capable de tout faire, je n’ai pas peur de grand chose, j’ai développé un bon sens de l’orientation et une grande débrouillardise, je suis bien moins stressée, plus relax et ouverte aux opportunités, à l’aventure et à la philosophie Carpe Diem et je suis moins sérieuse.
De pouvoir décider de chaque instant de ma vie, en fonction de mes envies, de mes rêves, des rencontres, des opportunités et de pouvoir être entièrement indépendante.
Jenny : Jusqu’à mes 22 ans, j’ai toujours été très entourée, très aimés de mes proches, ultra sociable, je ne passais pas un week-end sans être invité aux diverses soirées organisées. La solitude était un vrai problème pour moi, ça me faisait extrêmement peur, ça pouvait me mettre dans des états incroyables. Le voyage m’a permis de couper ce cordon radicalement, inconsciemment j’ai pris mon envol sans le vouloir.
J’ai appris énormément sur moi, j’ai appris à me débrouiller seule à l’autre bout du monde, j’ai découvert mes limites, ce que je voulais et ce que je ne voulais plus. J’ai affronté ma peur de la solitude et c’est assez dingue, car aujourd’hui, je kiffe être seule, limite être entourée, je ne supporte plus ou à petite dose. J’ai du mal parfois à supporter les gens de mon entourage. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai fait un sacré ménage dans ma vie et qu’aujourd’hui, la plupart des gens avec qui j’étais tout le temps, avec qui je pensais rester amies toute la vie sont bien loin de moi. Je ne veux plus de relation amicale ou amoureuse fusionnelle, c’est invivable ! J’aime ne rien devoir et ma liberté !
La sécurité est un thème qui revient souvent, comment gérez-vous cet aspect lors de vos voyages en solo ?
Lucie : La question de la sécurité est sans doute la plus importante en termes de voyage en solo au féminin. Il y aurait énormément de choses à dire à ce sujet, mais je voudrais commencer par dire que le monde n’est pas si dangereux qu’on le croit et qu’il faut débrancher la télé, arrêter d’écouter les mises en garde des hommes ou de gens qui n’ont jamais voyagé. Le monde est bon et si vous arrivez à vivre votre vie de manière indépendante dans votre pays natal, il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas de même au bout du monde.
Par ailleurs, soyez raisonnable, censée, suivez votre instinct, écoutez-vous, ne vous mettez pas dans des situations stupides, renseignez-vous sur le pays, la ville, les coutumes, les arnaques, les dangers et tout ira bien. Une voyageuse avertie en vaut 10.
Pensez à prendre des cours de self-défense pour prendre un peu d’assurance et apprenez la langue du pays pour être moins perdue.
Ayez toujours une attitude assurée et cela devrait aller. Bien sûr, il y a des risques, mais en France aussi. Je pourrais écrire tout un roman sur le sujet, mais voici déjà quelques conseils.
Jenny : Pour la sécurité, c’est comme partout, il faut avoir un minimum de vigilance, peu importe le pays. Oui dans certains pays, ça craint plus, mais il faut savoir s’adapter aux conditions. Quand je ne le sens pas, je n’y vais pas et j’essaye d’être la plus discrète possible, ne pas attirer l’attention. Mon argent, mon passeport ou mes papiers importants sont toujours dans mes poches de pantalon, je n’ai jamais de sac à main, uniquement un sac à dos que je garde toujours précieusement avec moi. On est à l’abri de rien et le risque zéro n’existe pas. Je dis toujours « ne faites pas ce que vous ne ferez pas dans votre propre pays ! ». Il ne faut pas se sentir intouchable sous prétexte qu’on est dans un autre pays, c’est une erreur.
À vos yeux, quelles sont les meilleures destinations pour une voyageuse en solo ?
Lucie : À mon sens, il n’y a pas de meilleures destinations pour un voyage en solo. Vous avez envie d’aller dans un endroit, allez-y. Mieux vaut aller dans un endroit dont on rêve, où l’on se sentira bien, qu’on connaitra peut-être mieux par nos lectures, que dans un endroit où l’on nous a dit que c’était sûr. Mon premier vrai voyage en solo en dehors des pays occidentaux m’a amenée en Colombie et je n’en menais pas large. Mais j’étais convaincue que ça allait bien se passer, malgré tout ce qu’on avait pu me dire et j’avais raison ! Partez en Inde, en Iran, en Colombie, en Indonésie, en Australie ou à Rennes, si cela vous fait plaisir ! En 11 ans sur les routes, il ne m’est jamais rien arrivé de sérieux.
Jenny : Si on ne souhaite pas partir trop loin de chez soi, l’Europe est idéale pour des premiers petits voyages en solo ou un roadtrip de plusieurs semaines. Ensuite, je dirais que la plupart des pays anglophones sont plutôt cool pour un premier voyage, l’Australie par exemple est assez safe, d’ailleurs là-bas, il faut plus se méfier des Français lol, beaucoup d’arnaques et de vols. New-York est aussi pas mal, j’y suis allée en décembre 2016 et c’est sans soucis. J’entends beaucoup parler de la Thaïlande comme premier voyage en solo, je n’ai pas encore testé cette destination, mais c’est en prévision.
Que conseillez-vous à une fille qui souhaite partir voyager seule mais qui a peur pour 1001 raisons ?
Lucie : Qu’il n’y a pas plus de raisons d’avoir peur que de marcher dans la rue et de vivre au quotidien. On n’a qu’une vie, alors à quoi bon attendre que les autres soient disponibles pour vivre nos rêves. Passez le trac, vous vivrez ce voyage intensément et serez transformée. Il n’y a pas de raison d’avoir peur, le monde est bon, suivez votre instinct et ça se passera bien.
Jenny : J’arrive à comprendre que ce soit difficile, mais je pense qu’il faut savoir s’affronter et ne pas laisser la peur prendre le dessus, car au final, cette expérience sera juste incroyable. Il ne faut pas partir à l’autre bout de la planète pour commencer, mais faire quelques citytrips en Europe, histoire de voir de quoi on est capable. Ensuite si certaines décident de faire un PVT, peu importe la destination, prendre la décision de partir en solo est la meilleure chose. Il faut foncer, être vigilante, être bien assurée et kiffer son séjour. Je suis certaine que vous reviendrez enchantée.
Comment avez-vous affronté le regard des autres sur votre manière de voyager ?
Lucie : J’avoue que je commence à en avoir marre de la question sempiternelle « Mais, mais tu voyages seule ? » « Oui, je sais conduire, organiser un voyage, parler une autre langue, gérer l’argent, marcher, porter mon sac, vivre à la dure sans aide, merci ! » Parfois, je rembarre, parfois je fais de l’humour, parfois j’ignore les remarques, parfois j’essaye d’expliquer.
Globalement dans la vie, il faut apprendre que le regard des autres n’a pas d’importance, ni leur jugement. On vit pour soi, alors pourquoi s’embarrasser de ces foutaises. Alors, oui, peut-être que l’on vous regardera bizarrement si vous êtes au resto seule, mais vous passerez la soirée de votre vie à déguster un délicieux repas et je ne vois pas pourquoi vous devriez vous en priver.
Et parfois le regard est bienveillant, protecteur et ça c’est un gros avantage ! D’ailleurs, savez-vous qu’au Japon, il est tout à fait normal de manger seul au restaurant et d’être seul ?
Il y a également bien plus de voyageuses solo qu’on ne le croit et vous vous rendrez vite compte que vous n’êtes pas si seule que cela!
Jenny : Je m’en fous, je vis pour moi, pas pour les autres, ce qu’ils pensent ça ne changera rien à ma vie !
Que répondez-vous à ceux qui disent « Une femme ne doit pas voyager seule » ?
Lucie : Cela me fait penser à ce jeune médecin argentin qui m’avait dit que les femmes ne pouvaient pas tout faire et lui demandant un exemple, il m’avait dit aller à l’armée. C’était tellement ridicule que j’ai pouffé de rire ! Je lui répondrais : « Amuse-toi bien à vivre au Moyen-Âge et laisse-moi te prouver le contraire. Cela fait 11 ans que je vis une vie de rêve en solo autour du monde et je ne suis pas prête de m’arrêter ! »
Jenny : Qu’avant d’être une femme, je suis un humain et que je n’ai besoin de personne pour respirer donc je ne vois pas pourquoi je devrais me priver de cette beauté de la vie ! Bien résumé ou pas ? ahahah
Merci à toutes les deux pour vos réponses sur le thème de « Voyage solo au féminin ». Et pour vous mes lectrices, j’espère que désormais vous réalisez que voyager seule quand on est une fille est possible. Je vous invite à retrouver Lucie et Jenny sur leurs réseaux.
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