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Sophie, je l’ai connue à mon premier jour de PVT. Nous avions pris le même avion depuis Bruxelles et nous attendions tous les deux notre bagage à l’aéroport de Montréal. C’est là que nous avons commencé à parler. Nous nous sommes vu ensuite à plusieurs reprises durant toute cette aventure du PVT à Montréal.
Interview – Sophie, un bénévolat au Yukon
Dernièrement, nous avons vécus ce que l’on voit habituellement que dans les films. Je marchais dans les rues de Namur en Belgique, et au coin d’une rue, une fille surgit, nos regards se croisent et ne se lâchent pas tout en continuant à avancer, durant ce qui a paru une éternité. Cette impression si étrange de se dire « C’est bien toi ? » à plus de 5 600 km de notre dernière rencontre.
Aujourd’hui, je l’interview sur son périple au Yukon que je souhaite vous faire découvrir. J’aimerais beaucoup retourner au Canada pour découvrir le Yukon et je sais que beaucoup d’entre vous sont intéressés par ce territoire.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sophie, j’ai 30 ans et je suis ce qu’on appelle une « digital nomad ». Adepte du voyage à long terme comme mode de vie, je suis devenue traductrice freelance pour pouvoir vivre dans différents endroits du monde en emportant mon travail dans mes valises.
Pourquoi avoir opté pour le PVT Canada ?
J’avais envie de faire un long séjour en dehors de l’Europe, mais en ayant la possibilité de trouver du travail sur place si jamais j’avais du mal à m’en sortir avec ma seule activité de freelance. La plupart des visa ne permettent pas aux touristes de travailler, mais le PVT offrait justement cette possibilité. Et comme j’avais très envie de découvrir l’hiver canadien, j’ai opté pour le PVT Canada.
Qu’est-ce qui te fascinait dans ce pays ?
À côté de l’hiver, j’avais aussi envie de découvrir les grands espaces et la nature sauvage. En tant que Belge d’origine, j’avais du mal à imaginer des horizons si vastes qu’on peut y parcourir des centaines de kilomètres sans rencontrer âme qui vive.
Pourquoi être partie vers le Yukon plutôt qu’un autre territoire ou une province du Canada ?
Le Yukon est le territoire des grands espaces sauvages par excellence : il compte à peine 35 000 habitants pour un territoire presque aussi grand que celui de l’Espagne ! Autant dire qu’il n’y a quasiment personne là-bas. On y trouve ces paysages de montagnes et d’immenses forêts de sapins qu’on imagine quand on pense au Canada.
Mais pour être honnête, je connaissais déjà le Yukon pour une autre raison : c’est là-bas que Picsou (oui oui, le canard multimilliardaire) découvre sa première pépite d’or, pendant la ruée vers l’or du Klondike ! Les noms de Whitehorse et Dawson City, villes emblématiques de la ruée vers l’or, apparaissaient dans mes lectures d’enfance et c’était un rêve de gosse de partir là-bas pour explorer ces lieux bien réels.
Combien de temps es-tu restée au Yukon ?
2 mois pendant l’été.
Quel type de bénévolat as-tu effectué ?
J’ai travaillé dans une petite ferme perdue au milieu du bush, que j’avais trouvée via le site HelpX. Je devais m’occuper des animaux (chèvres, poules, chevaux, lapins…) et aider mes hôtes dans leurs projets du moment, comme la construction d’une maisonnette en rondins de bois.
Tout ce qu’il faut savoir sur le bénévolat en voyage
Comment ton expérience s’est-elle passée ?
Ça a été une expérience incroyablement enrichissante ! Moi qui n’étais pas habituée à faire des travaux manuels, j’ai appris plein de nouvelles choses : construction de clôtures, entretien d’un potager, travail du bois, soins aux animaux, etc. Chaque jour était différent et apportait son lot d’enseignements et de surprises.
J’ai aussi appris à me passer d’un certain confort. L’immensité du Yukon rend difficile la mise en place de certains services qui peuvent sembler basiques, comme l’eau courante, l’électricité et Internet. Bien souvent, il n’y a pas de réseau téléphonique sur les routes entre les villes par exemple, et pas mal de gens vivent dans des cabanes sans eau ni électricité, au milieu de la forêt, où ils se chauffent avec un simple poêle à bois. À la ferme, il y avait heureusement de l’électricité, et un système d’eau basé sur des citernes qu’on devait régulièrement remplir. Quand on voit la citerne se vider à mesure qu’on utilise l’eau pour se laver, on réalise la quantité qu’on consomme sans y penser et on se met naturellement à devenir plus économe avec les ressources.
J’ai aussi pas mal gagné en débrouillardise. Dans une région aussi sauvage, il faut apprendre à compter sur soi, car il y a rarement quelqu’un à proximité pour nous venir en aide si on a un pépin pendant une rando, par exemple. On peut rencontrer des ours, des loups, des coyotes et d’autres animaux sauvages n’importe où et il faut être prêt à cette éventualité et se préparer à réagir en conséquence. Alors qu’en Europe, tout est très réglementé, au Canada, c’est l’idée de la responsabilité personnelle qui prévaut. Tu es libre de t’aventurer seul(e) dans le bush (la forêt sauvage) si tu veux, mais si tu te perds et que tu meurs, tu ne pourras t’en prendre qu’à toi. Je trouve cette vision intéressante et j’ai clairement gagné en autonomie depuis mon séjour au Yukon.
Malgré quelques couacs de communication, je me suis plutôt bien entendue avec mes hôtes dans l’ensemble, et j’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de gens de divers horizons, car ils avaient souvent de la visite. Les habitants du Yukon sont aussi très accueillants avec les nouveaux arrivants et j’ai fait pas mal de chouettes rencontres.
As-tu profité de ton bénévolat pour partir découvrir de belles régions du Yukon ?
Oui ! J’ai fait quelques excursions à gauche et à droite, dans des villages comme Atlin et Carcross, et j’ai terminé mon séjour par un road trip en van vers le nord. Vu la taille du Yukon, il faut prévoir du temps pour franchir les distances. La route de Whitehorse à Dawson City, par exemple, fait plus de 500 km et il y a juste deux ou trois micro-villages sur le chemin. Le reste du temps, on traverse la forêt boréale. Certaines routes sont aussi en mauvais état et il faut en tenir compte quand on planifie son voyage. La Dempster Highway, par exemple, qui traverse le cercle polaire, est une route de cailloux sur laquelle il est difficile de rouler à plus de 60-70 km/h. Et elle fait 700 km de long, avec une seule étape entre ses deux extrémités…
Quel a été ton itinéraire au Yukon durant ton roadtrip en van ?
Je suis partie vers le nord en démarrant de Whitehorse et j’ai d’abord été jusqu’au parc de Tombstone, une réserve naturelle à couper le souffle, à la limite entre la forêt boréale et le début de la toundra. Des paysages grandioses pour les amateurs de nature ! Puis j’ai été jusqu’à Dawson City, ville mythique de la ruée vers l’or. Cette ville avait été créée pour accueillir les prospecteurs à la fin du XIXe siècle et sa population était alors passée de 0 à 40 000 habitants en deux ans ! Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un millier d’habitants, mais il y souffle toujours un esprit libre et pionnier que j’ai beaucoup aimé.
Si tu devais retenir le meilleur moment à tes yeux sur ton expérience au Yukon, quel serait-il ?
Difficile de choisir un seul moment. Je pense que les plus beaux moments étaient ceux où j’avais le sentiment d’être vraiment au plus près de la nature. Un plongeon spontané dans un lac désert au milieu de la forêt, une rando au sommet d’une montagne où j’ai croisé un troupeau de chèvres sauvages, un réveil en pleine nuit par les hurlements d’une meute de coyotes, une rencontre avec un ours au détour d’un chemin…
Un conseil pour quelqu’un qui veut partir vivre ce genre de voyage ?
Fonce ! Que ton expérience soit positive ou négative, tu apprendras énormément et tu en reviendras forcément grandi. On a qu’une seule vie, autant en profiter à fond !
Merci Sophie pour ta participation à cette interview. J’espère qu’elle donnera envie à de nombreuses personnes en PVT Canada de partir découvrir le Yukon et peut-être même de réaliser un bénévolat au Yukon.